Le baiser de la veuve

Un taudis de paumés. Les photos de cul au mur, les mégots, les bières à moitié vides, le tas de vieux cartons dans un coin. Rien ne manque à part l’odeur. La fenêtre est ouverte, il fait froid. Victime d’un viol collectif des années auparavant, Betty revient sur les lieux de son adolescence retrouver Georges et Bobby pour tenter de comprendre et peut-être se venger. Ce huis clos dans la crasse est d’une violence rare. Fait assez rare pour être signalé, le parti pris esthétique de l’hyperréalisme s’avère pour une fois payant. Complètement habités, les comédiens mouillent leur chemise et s’investissent corps et âme dans ce texte cru. N’ayons pas peur des mots: magistral. P. F.

De Israël Horovitz. Mise en scène: Gilles Tschudi. Genève, Théâtre de la Grenade. Jusqu’au 2 décembre. Ma-sa 21 h, di 19 h. Rens. (022) 321 99 11.