Contes à rebours

L’idée des «Contes à rebours» est simple et intéressante: un écrivain contemporain réécrit un conte des frères Grimm. Les résultats obtenus sont inégaux. La variation de Claude Darbellay autour de «La Belle au Bois dormant» est bien enlevée et pleine d’humour. On retiendra particulièrement la scène de cinéma muet commentée par des didascalies brodées sur les revers des costumes. Actualisation fine et intelligente du conte de fées. La tentative de Gilbert Pingeon est assez confuse et plutôt banale. Elle manque de rythme et introduit au forceps les tragédies de l’actualité dans la trame de «La jeune fille sans mains». Les contes ne se laissent pas faire: on ne peut pas leur faire dire n’importe quoi.

P. F.

«La Belle au Bois» de Claude Darbellay. Mise en scène: Patrice de Montmollin. «Leïla ou la jeune fille sans mains» de Gilbert Pingeon. Mise en scène: Liliane Hodel. Neuchâtel, La Brasserie, jusqu’ au 11 décembre. Rens. (032) 724 01 25.