Le Petit-déjeuner de Franz-Olivier Giesbert

Prenez un écrivain au verbe facile doublé d’un journaliste de premier plan, asseyez à ses côtés un éditeur parisien plein de gouaille arrivé à la rescousse après le désistement de dernière minute d’un présentateur vedette retenu à Cannes et laissez-les parler, d’abord entre eux, puis avec le public, pendant une bonne heure et demie.

Vous découvrirez que le décor somptueux d’un palace est loin d’être un obstacle à une causette alerte et détendue, sans complexe, surprenante et drôle, ceci d’autant plus que l’écrivain et l’éditeur en question se révèlent être des amis de longue date, le second n’hésitant ni à répondre à la place du premier – quitte à lui couper la parole – ni à lui balancer des vannes de temps en temps.

Cette convivialité bon enfant va même se révéler agréablement contagieuse et se propager à une assistance qui, loin d’être aussi réservée qu’elle aurait pu, ne va pas hésiter à poser des questions personnelles, voire très personnelles, non seulement à l’intervenant du jour, mais également à son acolyte improvisé.

En reprenant le chemin de votre voiture le long du lac, vous qui vous attendiez à un rendez-vous à la fois littéraire et mondain, vous vous sentirez alors comme après un petit-déjeuner familial un dimanche de vacances, le cœur et l’estomac contents sous le beau soleil réparti dans l’air lavé par la pluie.