Écrire dans le flux

Écrire et se corriger en même temps revient à conduire avec un pied enfoncé sur l’accélérateur et l’autre sur le frein : le trajet risque de prendre beaucoup de temps et de faire chauffer le moteur… Vous écrivez une phrase, vous la corrigez, vous finissez par l’effacer, vous en écrivez une très semblable à laquelle vous faites subir le même sort, ainsi de suite. Résultat : le texte n’avance pas, votre frustration augmente, le découragement s’installe et vous baissez les bras.

Les mots de votre mauvaise main

Un bon remède à la correctionnite aigüe : écrire, écrire, écrire, au kilomètre, sans se relire, même pas pour corriger une faute d’orthographe ou de grammaire, votre stylo ne devrait pas quitter la page de votre carnet, ni vos doigts votre clavier. Pour arriver à se lancer dans ce genre d’exercice, je vous recommande de vous fixer un objectif temporel – 20 minutes, une demi-heure, une heure – et de vous y tenir. Vous pouvez naturellement augmenter cette durée jour après jour ou semaine après semaine, en fonction de l’entrainement que vous allez acquérir. 

Un exercice qui peut amener des résultats surprenants passe par l’écriture manuscrite. Fixez-vous un temps d’écriture raisonnable – disons entre 15 et 20 minutes – et, immédiatement à la fin de ce laps de temps, donnez-vous encore 5 minutes pour terminer votre texte de votre mauvaise main (la gauche si vous êtes droitier, ou vice-versa). Peut-être que les quelques phrases péniblement retranscrites auront à voir avec la première partie de votre texte, peut-être qu’elles sembleront aller dans une tout autre direction, mais elles iront très certainement piocher dans des régions peu explorées de vos connexions cérébrales et vous réserveront presque à coup sûr des surprises !

L’état de flux

Flowstate peut vous aider dans cette démarche. Son principe – diabolique ! – est le suivant : vous choisissez la durée de votre session d’écriture – 5, 10, 15, 20, 30 minutes, etc. –, vous cliquez sur Start et vous vous mettez à écrire. Jusque-là, tout va bien. Mais lorsque vous cessez de taper pendant plus de 5 secondes, votre écran pâlit de plus en plus jusqu’à devenir blanc. Si vous n’avez pas réagi à temps : votre texte est définitivement perdu. Aucun moyen de le sauver avant la fin de votre session…

Peut-être que vous n’allez pas vous astreindre à ce régime cruel durant toutes vos sessions d’écriture, mais je vous recommande chaudement de l’essayer de temps en temps, histoire de ressentir ce qui se passe quand vous vous sentez dans le flux de l’écriture, dans l’état de flux, pour traduire de manière littérale flowstate. Cette démarche va vous aider à mieux faire la différence entre les moments où vous écrivez et les moments où vous corrigez et à ne pas laisser ces deux moments se marcher dessus.

La philosophie de ce programme s’ancre dans les anciennes sagesses qui prône l’action dans l’inaction, le faire sans faire, dans ce cas particulier : être écrit plutôt qu’écrire. Loin des distractions des réseaux sociaux et des autres sollicitations qui vous assaillent dès que vous vous retrouvez devant l’un de vos écrans, Flowstate ne vous laisse pas le choix : il faut aller de l’avant sans hésiter, sinon votre texte disparaitra pour toujours.

Flowstate est disponible pour macOS et iOS : Flowstate dans l’Apple Store

Photo © Chad Peltola